Un budget colossal, les meilleurs ingénieurs de la planète, 20 ans de R&D et… un avion qui ne volera probablement jamais.
L’US Air Force est en train d’enterrer le F-35. Le talon d’Achille du projet ? Ses pratiques managériales.
Au début du millénaire, les généraux américains avaient commandé à Lockheed Martin un chasseur abordable pour remplacer sa flotte ancestrale de F-16.
Mais les gestionnaires ont succombé au fléau n°1 des grands projets : le scope creep, l’accumulation sournoise des exigences pesant sur les ingénieurs. L’avion bon marché, à force de vouloir satisfaire tout le monde (décoller à la verticale, avec et sans catapulte, etc.) ne satisfera in fine personne….
A chaque nouvelle exigence, la complexité, les coûts et les délais du projet augmentaient. Avec chaque retard, de nouveaux interlocuteurs cherchèrent à insérer leurs propres besoins, et donc leur complexité… Cela vous est familier 🙂 ?
La complexité croissante des projets technologiques (avions, vaccins, centrales…) est un défi pour nos “logiciels” managériaux. Les plus puissantes organisations du monde n’ont pas encore trouvé de solution à toute épreuve.
Pour rappel et malgré la publicité reçue, les méthodes agiles utilisées pour développer le chasseur suédois Gripen à moindre coût avaient créé leurs propres difficultés à la commercialisation (dépendance à l’étranger, produit final imparfaitement intégré, etc.).